Echo du Domaine, mai 2017 – Côté Cave

Chers amis,

Merci d’être venus si nombreux (près de 250) pour la découverte de nos cuvées 2016.

Vous avez pu le voir, le millésime 2016 est un millésime de caractère, et ces particularités sont le fruit de la météo et des conditions culturales de l’année :

Les premiers bourgeons ont éclaté aux alentours du 10 avril, il a été tardif cette année puisqu’il a eu lieu 1 semaine plus tard qu’en 2015.

La région a souffert d’un manque d’eau : sécheresse persistante pendant tout le printemps. L’abondance d’eau dans la terre est nécessaire pour le débourrement, il a donc fallu irriguer quelques parcelles.

Le gel tardif du 29 avril nous a fait perdre 5ha d’IGP. Plus sensibles au froid depuis le débourrement, les jeunes pousses ne lui ont pas résisté. En effet, pendant la période de dormance les vignes peuvent résister à des températures allant jusqu’à – 20°C mais une fois les bourgeons sortis, ils ne tolèrent pas des températures inférieures à 0°C.

Les vignes n’ont quasiment pas subi de pression de maladie et sont restées en bonne santé. La chaleur a fait très plaisir aux vignes ! Mais le manque de pluie nous a obligé à irriguer pour éviter un stress hydrique trop important.

Côté vendanges, nous avons commencé la récolte le 3 septembre (ce qui est assez tôt !) car le cycle végétatif s’est raccourci : la chaleur estivale a entrainé une maturité des raisins rapide : les premières grappes étaient prêtes plus tôt pour la cueillette (comme en 2015).  Cette avance végétative a imposé une cadence élevée et il a fallu mettre les bouchées doubles ! Nous avons fait seulement 3 petites semaines de cueillette contre 4 semaines en général.

Au final, bonne surprise, les parcelles gelées ont un peu produit et les autres ont très bien produit : Elles ont battu un record en produisant 2 800 hl – Soit 10% de plus qu’en 2015 !

L’acidité est plus élevée que l’année passée ce qui apporte plus de fraîcheur au vin.

Nous avons effectué une macération des jus sur bourbes à 2°C pendant 3 semaines. Les bourbes contiennent des peaux de raisins, riches en arômes, cela permet donc d’en avoir le maximum.

Fermentation facile car pas de carences en oligoéléments dans les jus. En plus le taux de sucre était élevé donc les levures étaient très contentes puisque c’est de cela qu’elles se nourrissent pour produire l’alcool.

Pour conclure : Cette nouvelle année nous donne des vins 2016 expressifs et frais avec des familles aromatiques très distinctes, des couleurs franches et de belles longueurs.

Un millésime qu’on aimerait avoir souvent !

N’hésitez pas à venir ou revenir le découvrir,

Serge

Echo du Domaine, mars 2017 – Côté Cave

 

Chers amis,

Tout d’abord je tiens à vous remercier pour l’attention que vous avez porté à notre récent courriel d’alerte pollution: les signatures de la pétition en ligne montent en flèche.

Pour revenir à nos fondamentaux d’information sur la vigne, le vin et l’olivier je vais vous parler « bouchage ».

En ouvrant une jolie bouteille de vin (Rosalie par exemple !!) on entend un joli « pop » et l’on passe aussitôt à  l’étape suivante : servir les verres des convives, sans imaginer un seul instant tout l’impact du bouchon sur le vin ; si ce n’est « le classique goût de bouchon ».

S’il est en liège naturel, la porosité  du bouchon va laisser passer de petites doses d’oxygène qui feront évoluer le vin; en fonction de la densité du liège cet échange sera plus ou moins important et va donc déterminer la durée de vie du vin.

Un vin rouge élevé en barrique verra ses tanins s’adoucir, les arômes de fruits continueront à se compoter et se fondre avec ceux du bois apportant un équilibre harmonieux ; mais il faut que cette respiration soit lente, il faut donc du liège très dense.

Un vin rouge gouleyant acceptera un bouchage plus « respirant » lui évitant de se « fermer » et dériver vers des arômes de champignon mais, attention, il faudra le boire assez vite sous peine de le voir se « madériser ».

Un vin rosé ou blanc très fruité ne supportera pas la prise d’oxygène qui viendra détruire ce type d’arômes. On choisira donc un bouchon très hermétique : soit du liège émietté et décompacté (débarrassé au passage de la molécule responsable du « goût de bouchon »). Soit un bouchon synthétique, très efficace mais qui peu susciter  des questions écologiques. Soit une capsule à vis, certainement  le plus efficace, très utilisée dans les pays du nouveau monde (Amérique – Australie …) mais culturellement très mal perçue dans notre pays …

Il faut être également attentif à ne pas laisser sécher un bouchon en liège naturel et donc conserver les bouteilles à plat. Pourquoi ? Car en séchant le liège perd de son élasticité ; du coup il va laisser passer de l’oxygène entre le verre et le bouchon avec des doses importantes et non maîtrisées.

Cette mémoire de forme mécanique concerne également les bouchons reconstitués ou synthétiques de part la conception du fabricant. Le vigneron doit donc soigneusement sélectionner son fournisseur. L’impact est tout de même  moins important puisqu’en général ce bouchage  s’adresse à des vins consommés rapidement.

Chez nous, à Terre de Mistral, à la création du domaine nous avons opté pour du liège naturel, mais la première année a été catastrophique en « goût de bouchon »; probablement n’avions nous pas sélectionné un bon fournisseur…de ce fait nous sommes passés en bouchons synthétiques de grande qualité les années suivantes. Mais, devant les interrogations environnementales, depuis trois ans nous posons des bouchons en liège reconstitué, sauf pour nos cuvées de rouge élevées en barriques (Sergio et Nadia)  où nous utilisons du liège brut.

 

Serge

Echo du Domaine, janvier 2017 – Côté Cave

COTE CAVE copie

Du côté « technique » du Domaine, décembre est traditionnellement le mois de l’effervescence vers notre élevage de faisans, ce fut le cas cette année encore jusqu’à Noël. J’entends certains d’entre vous penser « faisans ? ». Et oui, en marge de notre activité viticole, nous en produisons une vingtaine de mille à destination de la chasse et pour la première fois, notre restauration en a mis au menu de décembre.
En cave, nous avons mis à profit la dernière semaine du mois pour travailler nos assemblages et faire naitre les cuvées du millésime 2016. Comment ??? Nous faisons une bouteille de chacune des cuves (32), nous nous mettons au calme dans notre salle de dégustation, et avec l’aide de notre œnologue nous classifions les profils aromatiques de chacune.
Cette analyse sensorielle terminée, nous effectuons des mariages de cuves dans chacune des familles pour retrouver l’esprit de Rosalie, Mireille, Simone … une fois convaincu par notre travail nous réalisons l’assemblage de toute la cave soit cette année 2200 Hl de vins rosés.
Il nous faut maintenant attendre quelques jours pour laisser au vin le temps de se reposer et s’exprimer pleinement.
Les premières mises en bouteille se feront fin Janvier, et le 21 Avril nous vous proposerons une soirée dégustation.
A bientôt !!

Echo du Domaine, novembre 2016 – Côté Cave

COTE CAVE copie

Chers amis bonjour,
En ce début novembre c’est un peu le calme après la tempête des vendanges :
Au vignoble, après un décompactage des sols à l’aide d’une sous-soleuse nous attendons la chute des feuilles pour commencer le travail de la taille.
En cave, les fermentations sont tout juste terminées et après une première mise au propre par sous-tirage, les vins rosés et blancs sont en élevage sur lies fines : le vin est encore troublé par les écorces de levures qui vont permettre la « glutathion » et apporter du gras au vin ; un mois d’attente …
L’attente, c’est aussi la règle pour les vins travaillés dans le bois ; et si on en parlait ?
Le mariage entre une barrique et le vin est une union complexe. Le bois renferme des arômes et des tanins différents selon les essences ; pour pouvoir galber les planches, le tonnelier va les chauffer et cette chauffe qui peut être douce et lente ou bien forte et rapide va compléter les saveurs de la barrique.
Les deux ou trois premiers mois après le remplissage, les arômes du tonneau vont se diffuser dans le vin. A ce stade, la dégustation ne dévoile rien d’intéressant, le vin est déséquilibré, agressif et déstructuré. Il faut donc attendre le travail de l’oxygène qui, traversant par la porosité du bois, va venir lentement marier les saveurs du tonneau aux arômes du vin et les fondre tendrement. Mais attention si ce processus dure trop longtemps l’excès d’oxygène va accélérer le processus de vieillissement et endommager le vin.
On remarquera aussi qu’après deux ou trois passages de vin dans la barrique, le bois a tout donné et ses pores se sont bouchées ; il faudra donc le remplacer.
Tout l’art du vigneron est donc de trouver un équilibre entre le vin de départ, l’essence du bois, la qualité de la chauffe du tonnelier, le volume de la barrique et le temps d’élevage. Un travail de patience et d’expérience qui va révéler une formidable alchimie de la nature !
Chez nous, à Terre de Mistral, vous pouvez découvrir ce travail en découvrant (ou redécouvrant) les cuvées « Nadia » et « Sergio ».
A bientôt pour d’autres aventures viniques !!
Serge

Echo du Domaine, octobre 2016 – Côté Cave

COTE CAVE copie

Ouf, ça y est, la vendange commencée le 5 septembre s’est terminée ce lundi 3 octobre !

Une récolte relativement facile puisque les niveaux de sucre des raisins étaient au rendez-vous dès le départ et que seules deux précipitations nous ont perturbées. Le reste de la période de vendange a été chaude et sèche et a donc permis un bon état sanitaire des baies.
Nous avons confirmé une méthode commencée l’an dernier qui consiste à conserver les jus de raisins aux alentours de 0 degrés toute la durée de la cueillette (soit quatre semaines) en les brassant plusieurs fois par jour.
Ce procédé permet de capter un maximum de précurseurs aromatiques présents dans les petits morceaux de peaux et de pulpes passées à travers les drains du pressoir appelé « bourbes ».
Celles-ci sont ensuite séparées par décantation et après pompage des jus clairs par le haut de cuve.
Nous sommes donc passés depuis lundi 3 octobre à la deuxième phase (classique) : la fermentation des jus après les avoir fait remonter à une température d’environ 15 degrés.
Celle-ci va permettre de transformer les sucres en alcool tout en révélant les arômes fruités des jolis raisins récoltés !!

Nous étions tous inquiets d’une petite récolte suite à la grande sècheresse estivale ; et en effet les volumes récoltés sont très variables d’un domaine à l’autre suivant que les vignes aient été arrosées ou pas et en fonction de la profondeur des sols. Des domaines affichent jusqu’à 30% de perte de volume.

D’une manière générale, le bord de mer Varois et le Luberon s’en sortent assez bien ; la plaine des Maures, le pourtour de l’étang de Berre, le Nord d’Aix-en-Provence et notre zone Sainte Victoire ont souffert du manque d’eau, et la zone de Saint Maximin n’a pas encore terminé mais va payer le gel de fin avril.

Chez nous, à Terre de Mistral, la gestion de l’irrigation a permis de gommer l’incidence du gel d’avril et d’obtenir une récolte de qualité avec un volume sensiblement égal au millésime 2015 ; nous sommes très contents.

A la fin du mois d’octobre les fermentations seront terminées et nous pourrons commencer à avoir une idée de la qualité du millésime 2016, nous sommes impatients …